Juan Carlos, la photo du scandale
royal-blog | lundi 16 avril 2012
Juan Carlos, la photo du scandale
Juan Carlos lors d'un safari au Botswana en 2006 | Photo Almagro/ABACA
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L’Espagne a pris une vraie claque. Alors qu’il est profondément miné par la crise et tenu à une politique d’austérité, le pays a découvert son roi, paradant fièrement devant un éléphant mort, fusil à la main, après la chasse. La photo, datant de 2006, était en Une des plus grands quotidiens, au lendemain de l’accident de Juan Carlos parti faire un nouveau safari au Botswana. La découverte du roi s’adonnant à ce stéréotype de loisirs pour ultra-riches a évidemment créé un profond malaise dans le pays, où la presse n’a pas manqué de s’élever contre cette aberration.
«C'est un voyage irresponsable, effectué au pire moment», commentait dimanche l'éditorialiste du quotidien «El Mundo». «Le spectacle d'un monarque chassant les éléphants en Afrique alors que la crise économique dans notre pays provoque tant de problèmes pour les Espagnols est un très mauvais exemple». Ces derniers doivent aujourd’hui trouver amers les propos de Juan Carlos qui en décembre dernier, avait appelé les responsables publics à faire preuve de «rigueur, de sérieux et d'exemplarité». Le roi avait même déclaré que le chômage l’empêchait de dormir… Alors depuis ce week-end, la presse s'indigne du coût du voyage qui s'élève selon «El Mundo» à 30000 euros.
L’annus horribilis que vit la royauté pourrait-elle lui être fatale ?
Elle s’insurge aussi du manque de transparence de la Maison royale, pourtant contrainte de publier ses revenus après l'inculpation d’Inaki Urdangarin, gendre de Juan Carlos, pour une affaire de corruption. Car cette petite excursion de la semaine dernière serait restée secrète si le roi, âgé de 74 ans, ne s'était pas fracturé la hanche en trébuchant sur une marche, à son campement, ce qui a nécessité son rapatriement d'urgence à Madrid où il a été opéré samedi matin. Selon «El Pais», le gouvernement de Mariano Rajoy n'a en effet été informé du déplacement royal qu'après l'accident. «Le chef du gouvernement doit savoir en permanence où se trouve le chef de l'Etat», estime le quotidien. Comble de la bêtise, si la pratique de la chasse à l’éléphant est légale au Botswana, d’aucuns soulignent que le souverain porte aussi le titre de président honoraire de la branche espagnole de l'organisation de défense de la nature WWF (World Wildlife Fund).
Après l’affaire Urdangarin, et l’accident de Felipe Juan Froilan - le petit-fils du roi, 13 ans, s'est blessé au pied en s’entrainant au tir au fusil alors que le maniement d'armes à feu est interdit avant 14 ans – ce cliché pris lors d’un précédent safari a de quoi fortement ternir l'image de la famille royale espagnole. Elle devrait surtout écorner celle du roi, jusqu’ici très apprécié de son peuple pour avoir facilité la transition du pays vers la démocratie. L’annus horribilis que vit la royauté pourrait-elle lui être fatale ? Les Espagnols ne sont pas tant attachés à la Monarchie qu’à Juan Carlos, à qui ils sont reconnaissants pour ce rôle joué après la mort de Franco en 1975. A l'heure où le chômage frappe 23% de la population active – avec près d’un jeune sur deux sans emploi – et une situation économique et financière qui pourrait faire de l’Espagne le prochain pays européen à demander un plan de sauvetage international, pas sûr que les sujets du roi continuent longtemps à voir l’utilité d’une Maison royale.
«C'est un voyage irresponsable, effectué au pire moment», commentait dimanche l'éditorialiste du quotidien «El Mundo». «Le spectacle d'un monarque chassant les éléphants en Afrique alors que la crise économique dans notre pays provoque tant de problèmes pour les Espagnols est un très mauvais exemple». Ces derniers doivent aujourd’hui trouver amers les propos de Juan Carlos qui en décembre dernier, avait appelé les responsables publics à faire preuve de «rigueur, de sérieux et d'exemplarité». Le roi avait même déclaré que le chômage l’empêchait de dormir… Alors depuis ce week-end, la presse s'indigne du coût du voyage qui s'élève selon «El Mundo» à 30000 euros.
L’annus horribilis que vit la royauté pourrait-elle lui être fatale ?
Elle s’insurge aussi du manque de transparence de la Maison royale, pourtant contrainte de publier ses revenus après l'inculpation d’Inaki Urdangarin, gendre de Juan Carlos, pour une affaire de corruption. Car cette petite excursion de la semaine dernière serait restée secrète si le roi, âgé de 74 ans, ne s'était pas fracturé la hanche en trébuchant sur une marche, à son campement, ce qui a nécessité son rapatriement d'urgence à Madrid où il a été opéré samedi matin. Selon «El Pais», le gouvernement de Mariano Rajoy n'a en effet été informé du déplacement royal qu'après l'accident. «Le chef du gouvernement doit savoir en permanence où se trouve le chef de l'Etat», estime le quotidien. Comble de la bêtise, si la pratique de la chasse à l’éléphant est légale au Botswana, d’aucuns soulignent que le souverain porte aussi le titre de président honoraire de la branche espagnole de l'organisation de défense de la nature WWF (World Wildlife Fund).
Après l’affaire Urdangarin, et l’accident de Felipe Juan Froilan - le petit-fils du roi, 13 ans, s'est blessé au pied en s’entrainant au tir au fusil alors que le maniement d'armes à feu est interdit avant 14 ans – ce cliché pris lors d’un précédent safari a de quoi fortement ternir l'image de la famille royale espagnole. Elle devrait surtout écorner celle du roi, jusqu’ici très apprécié de son peuple pour avoir facilité la transition du pays vers la démocratie. L’annus horribilis que vit la royauté pourrait-elle lui être fatale ? Les Espagnols ne sont pas tant attachés à la Monarchie qu’à Juan Carlos, à qui ils sont reconnaissants pour ce rôle joué après la mort de Franco en 1975. A l'heure où le chômage frappe 23% de la population active – avec près d’un jeune sur deux sans emploi – et une situation économique et financière qui pourrait faire de l’Espagne le prochain pays européen à demander un plan de sauvetage international, pas sûr que les sujets du roi continuent longtemps à voir l’utilité d’une Maison royale.